Max, un jeune garçon d’une dizaine d’années, semble bien seul: sa grande sœur ne veut pas jouer avec lui, les amis de sa sœur ne jouent pas comme il le voudrait, sa mère n’a pas le temps de jouer avec lui et son père n’est plus là… Délaissé, incompris, Max se replie dans son univers imaginaire où il intègre ses émotions, ses expériences et ses découvertes quotidiennes.
Un soir, sa mère ramène un homme à la maison. Max est en colère, il se dispute avec elle et la mord. Sa mère lui hurle « tu es incontrôlable » ce qui le fait fuir de la maison vers un terrain vague où il laisse éclater sa colère. Une fois la colère passée, Max remarque un étang au bout du terrain vague, avec un ponton et un petit voilier. Max embarque alors et se laisse emporter par les vents qui l’amènent sur une île où vivent des monstres…
Tout comme il avait, d’après ce que j’en ai entendu, cherché à nous faire entrer dans la tête de John Malkovich, Spike Jonze nous fait entrer dans « Where the Wild Things Are » dans la tête d’un enfant de 10 ans, de nous faire vivre sa vie, ses peurs, son imagination, ses frustrations et ses colères. Dans une première demi-heure filmée au plus près de son héros, le réalisateur nous offre des plans posés pour nous faire comprendre ce gamin plutôt insupportable (on le qualifierait sans doute d’hyperactif alors que c’est un enfant qui a besoin d’attention et qu’on s’occupe de lui). La meilleure scène est sans doute celle où il arrive à nous faire prendre conscience de l’impact qu’a sur son esprit la révélation, faite par son professeur, que le soleil va mourir et la Terre avec. La contre-plongée est très bien vue, l’horizon s’obscurcit et d’un seul coup le monde semble menaçant.La scène de fugue éperdue, les larmes de colère et de chagrin brouillant sans doute la vue de Max, jusque dans le terrain vague puis la découverte progressive de l’étang, du ponton sur l’étang, du petit optimiste sur lequel il embarque et ensuite la navigation sur les eaux infinies qui l’emmène jusque dans l’île est très bien faite: une exploration littérale de l’imagination.
La très grande majorité du film se déroule sur l’île avec les monstres. Cette partie oscille effectivement entre exploration tour à enthousiasmante ou effrayante et mélancolie douce parfois à la limite de l’ennui (mais s’ennuyer c’est le propre de l’enfance non?).
Le propos du film est formidable, car tout en non-dit et en subtilité. Le donner ici est presque commettre un impair mais il n’en est pas moins qu’un film qui affirme que quand on est enfant on a besoin d’être seul pour pouvoir imaginer et que cette solitude et cette imagination permettent une introspection qui est la condition nécessaire à donner du sens à ce monde incompréhensible des adultes, de nos émotions contradictoires, de nos peurs, de nos frustrations et aussi de l’amour qu’on peut avoir pour ces mêmes adultes et pour les autres. Un très beau (trop long?) film sur l’enfance, subtil et mélancolique.
ben là moi j’ai pleuré comme une madeleine à la fin… et ce plan magnfiiue de la mère qui s’endort, fatiguée mais sereine, devant son enfant retrouvé….pfffff c’est terrible.
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