OVNI(s) (saison 1), de Clémence Dargent et Martin Douaire

Didier Mathure (Melvil Poupaud) travaille pour le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) avec sa femme (Géraldine Pailhas) dont il est en instance de divorce. Un loupé lors du lancement de la fusée Cristale compromet soudainement sa carrière, lui qui se voyait déjà à la tête d’un nouveau programme spatial européen dénommé Ariane. Pour faire oublier cet échec, il est prié par son directeur de se rendre en France, au siège du Gepan (Groupe d’études de phénomènes aérospatiaux non-identifiés) pour évaluer l’intérêt de ses activités. Le Gepan est chargé d’enquêter sur les phénomènes d’ovnis observés en France. Didier doit clore tous les dossiers en cours, prouver que les ovnis n’existent pas et justifier ainsi la fermeture du service. Sur place, il rencontre Rémi (Quentin Dolmaire, qui a des faux airs de Michel Jonasz jeune), un stagiaire bénévole féru d’informatique, Véra (Daphné Patakia ) standardiste psychologue et Marcel (Michel Vuillermoz), seul véritable enquêteur de cette unité de recherche. Si pendant les premiers jours Didier est persuadé de pouvoir clore les affaires rapidement (pour revenir à son vrai travail), il déchante vite. Les affaires sont complexes et les membres du Gepan ne sont pas sans ressources ni arguments.

Un petit bijou télévisuel qui ne doit rien au hasard. Le choix de la musique (au générique avec Thylacine et dans les différents épisodes), des costumes (pattes d’éph’ à volonté), des décors (les voitures ou l’intérieur des maisons) et des références culturelles rappellent avec bonheur la naïveté des années 80, en cette période où la nostalgie pour ces années est très forte. Cette nostalgie pour les années 80 en dit par ailleurs beaucoup sur le climat des années 2020 : on voit ces années 80 comme étant plus simples, plus joyeuses, plus optimistes (ce qu’elles n’étaient probablement pas), tout ce que n’est pas l’époque actuelle.

Mais le succès de cette série ne tient pas uniquement à user de la corde nostalgique (même si cela joue beaucoup), il est le résultat d’une écriture maline, peu ambitieuse dans son intrigue (qui reste simple au final) mais reposant sur des personnages attachants et particulièrement drôles. Et c’est bien là la grande réussite de cette série que de proposer cette galerie de personnages tous plus ou moins engoncés dans leurs convictions personnelles, très humains dans leurs défauts (qui sont nombreux tout de même). On ne s’identifie pas forcément à eux, mais on les trouve tous sympathiques ce qui nous permet de les suivre avec bonheur dans leur élucubrations quotidiennes.

Outre les personnages, l’écriture soigne particulièrement les dialogues (« mais on n’appelle pas son zizi Pompidou ! » ou « Mais on est là pour l’harmonie du monde, tas de cons ! ») et les rebondissements qui terminent chaque épisode (le coup de l’étang et des chaussures en fin d’épisodes en est un exemple parmi d’autres). Associés à un format de 30 min. qui permet de regarder cette série comme une suite de petits bonbons nostalgiques et rigolos, OVNI(s) est un succès assuré.

Une saison 2 est en préparation. J’avoue que je me serais bien contenter d’une saison unique. La saison 2 me fait peur parce que l’effet de surprise ne sera plus de la partie et je crains que les auteurs ne répètent une recette qui a certes fonctionné pour la saison 1 mais ne fonctionnera peut-être pas dans la durée. A voir. Qu’importe, cette saison 1 reste une vraie bonne surprise et une belle récréation en ces temps de morosité.

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