Oppenheimer de Christopher Nolan

1926. Cambridge, Cavendish Laboratory. J. (pour Julius, ce que le film ne dira jamais, le personnage refusant de répondre, et donc seule allusion à ses origines sociales) Robert Oppenheimer (Cillian Murphy) est un étudiant brillant en physique, mais maladroit, angoissé, quasiment psychotique, rêvant des structures profondes qui se cachent derrière le chaos apparent de l’univers. Son comportement erratique en fait un sujet de ridicule pour les autres étudiants, mais il est remarqué par Niels Bohr (Kenneth Branagh), venu donner une conférence, comme celui qui a posé la seule question pertinente. Sur ses conseils, Oppenheimer s’en va terminer son doctorat dans d’autres universités où ses talents seront mieux exprimés, notamment à l’université de Göttingen, où il rencontre Werner Heinseberg (Matthias Sweighöffer), Edward Teller (Benny Safdie), Isidor Rabi (David Krumholtz), entre autres…

Revenu aux États-Unis, il intègre le nouveau département de physique de Berkeley en 1936, où il ouvre un cours de physique quantique, qui rencontre bientôt un grand succès, et à CalTech. Il a pour collègue Ernest Lawrence (Josh Hartnett), prix Nobel de physique en 1939. Il fréquente des réunions de sympathisants et de membres du parti communiste, et s’engage notamment en faveur des républicains espagnols. Il commence une relation amoureuse avec une communiste, Jean Tatlock (Florence Pugh). Alors que la guerre éclate en Europe, son engagement politique (et celui de son frère) est une gêne, à la fois pour sa carrière, mais aussi pour ses collègues, dont Lawrence qui le confronte. Oppenheimer décide alors de montrer patte blanche. C’est ainsi qu’il est approché par le général Leslie Groves (Matt Damon) qui décide de l’intégrer au Projet Manhattan en 1942. L’année suivante, Oppenheimer prend la direction du site de Los Alamos (qu’il a lui-même suggéré à Groves) où sera développée la première bombe atomique…

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Belfast de Kenneth Branagh

Une famille protestante qui vivait jusqu’à présent en parfaite harmonie avec la communauté catholique dans un quartier de Belfast se trouve confrontée à des incidents récurrents qui visent à les faire partir ou à faire partir les familles non protestantes de la rue. La mère de famille (Caitriona Balfe) doit gérer seule cette montée de la violence dans son voisinage, son mari (Jamie Dornan) travaillant en Angleterre et ne revenant qu’occasionnellement dans le quartier.

Leurs deux enfants sont donc souvent livrés à eux-mêmes, peu conscients du changement qui s’opère ou ne réalisant pas les conséquences d’un tel bouleversement. Le plus jeune, Buddy (Jude Hill), qui n’a alors que 9 ans, continue à jouer avec insouciance dans le quartier, mais il perçoit par moment des regards ou des comportements étranges qui le mettent mal à l’aise. Il questionne beaucoup ses grands-parents sur la situation actuelle mais comme tout enfant de son âge, l’école, son premier béguin, les jeux dans la rue l’empêchent de bien percevoir les changements à venir.

Kenneth Branagh a souhaité raconter dans ce film son enfance dans la ville de Belfast, décrivant une période révolue (ou en voie de révolution) d’une vie non divisée entre catholiques et protestants. Son point de vue est celui de Buddy, un garçon de 9 ans, qui perçoit le changement sans complètement l’appréhender.

La mise en scène choisie par Kenneth Branagh accentue, souligne ce point de vue particulier : plans en contre-plongée, cadrages hors-champs, autant d’effets de mise en scène qui rappellent sans cesse au spectateur que son regard est celui d’un enfant. Certaines scènes en deviennent surprenantes, comme celle du duel au beau milieu d’une émeute, et ne s’expliquent (s’excusent) que par le choix de ce point de vue. Certains cadrages étonnent également, ceux qui jouent avec le cadre des fenêtres ou des portes, symboles probables d’un regard à part, celui encore une fois de l’enfant, cadrages qui néanmoins peuvent interloquer le spectateur. J’insiste sur ces choix, car le film insiste beaucoup également sur ce point de vue dans sa mise en scène parfois un peu lourde.

N’étant pas persuadée de la pertinence du choix de ce point de vue et le trouvant quelque peu facile pour parler d’événements marquants de l’histoire irlandaise, je n’ai pas aimé ce film. J’aurais apprécié que le metteur en scène fasse l’effort de fournir un double regard, celui de l’enfant et celui des adultes pour permettre au spectateur de bien apprécier cette période et les changements qu’elle a vu naître. Sans cela, le film est une vaste récréation très naïve, déconnectée du réel ce qui me pose un problème quand on parle des Troubles. Et le choix du point de vue d’un enfant n’excuse pas tout et surtout pas la facilité, la mièvrerie et la lourdeur.

Pour autant, le film a reçu un accueil élogieux, tant par la critique (accueil plus d’estime qu’élogieux, d’ailleurs) que par le public, ému de voir cette évocation du Belfast des années 60 et ainsi pouvoir le ré-imaginer en même temps que le film, de la même manière que les personnages voient un film de série Z dans un cinéma.

La mémoire est donc bien la présence du passé ré-imaginé.

Tenet de Christopher Nolan

Lors d’une représentation dans une salle de spectacle à Kiev en Ukraine, une attaque terroriste est lancée contre une personnalité politique. Des unités de la CIA déjà sur place tente d’empêcher l’attaque. Parmi elles se trouve un homme que le récit appelle le Protagoniste (John David Washington), qui lui sait que l’attaque est un leurre pour masquer le vol d’une mallette contenant du plutonium.  La mission du Protagoniste est un échec, puisqu’il découvre que le plutonium n’est pas là, mais elle aurait pu être plus dramatique si un inconnu ne lui avait pas sauver la vie. Néanmoins capturé par des Russes (responsable de la fausse attaque), le Protagoniste choisit d’avaler une capsule de poison craignant de parler pour découvrir finalement que la capsule est sans effet et que cette mascarade, y compris l’attentat, n’avait pour but que de prouver sa loyauté. Il est ensuite emmené dans un laboratoire où une jolie scientifique lui explique que dans le futur un scientifique a réussi à créer une machine capable d’inverser des objets pour les faire remonter dans le temps et que cette technologie est tombée dans les mains d’un milliardaire russe, Sator (Kenneth Branagh) bien décide à en finir avec l’humanité. Le Protagoniste va donc devoir lutter contre cet homme qui manie le temps à sa guise. Lire la suite

Dunkerque de Christopher Nolan

Juin 1940. Les troupes françaises et anglaises en déroute sont acculées dans le port de Dunkerque, dans l’attente d’une évacuation. Parmi eux, Tommy (Fionn Whitehead), un soldat de l’armée de terre qui va tenter par tous les moyens et pendant une semaine d’embarquer sur l’un des navires de guerre anglais envoyés pour évacuer les troupes. Mais dans le chaos de la déroute, chacun joue des coudes pour embarquer le premier. Pour pallier le manque de navires de guerre envoyés par le commandement, la marine anglaise décide de réquisitionner des bateaux civils. Mr. Dawson (Mark Rylance), son fils Peter et un jeune aide prénommé George, mettent le cap sur Dunkerque sans attendre les officiels anglais. Il leur faudra une journée pour faire l’allée-retour dans cette zone de guerre. L’armée allemande veut en effet empêcher l’évacuation des troupes et elle torpille les navires anglais ou les bombarde avec son aviation. La Royal Air Force est envoyée en renfort pour protéger ces navires, leur réservoir ne leur permettant de ne faire qu’une heure d’intervention, soit comme le rappelle son supérieur au pilote Farrier (Tom Hardy), quarante minute d’engagement avec l’aviation allemande. Tout est paré pour nous raconter « the event that shaped our world ».

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Thor de Kenneth Branagh

thor-poster-film-marvel2.jpgThor (Chris Hemsworth) grandit à Asgard, le royaume des dieux nordiques, en tant que fils d’Odin (Anthony Hopkins) et frère de Loki. Enfant à la tête brûlée et sans doute beaucoup trop pourri-gâté par son père qui lui offre Mjolnir, le fameux marteau qui lui est désormais associé, il devient arrogant et sûr de lui, volant de succès en succès avec sa bande d’intrépides Ases. Mais un jour, après que les Jotunn, les géants du froid, soient parvenus à pénétrer dans Asgard, Thor défie la volonté de son père pour aller porter le combat directement en Jotunnheim. Odin est obligé d’intervenir pour lui éviter la mort  à lui et ses joyeux drilles aux mains des terribles Jotunn. Le Père de Toutes Choses banit alors son fils sur Terre afin de lui apprendre l’humilité pour qu’il puisse un jour espérer succèder à son père en tant que souverain d’Asgard. Thor, privé de son marteau, devient alors un simple humain et rencontre une jeune scientifique ambitieuse, Jane Foster (Natalie Portman), qui veut comprendre d’où il vient. Débarrassé de son turbulent frère, le perfide et sournois Loki peut alors mener à bien son sinistre complot pour prendre le pouvoir en Asgard… Lire la suite