Drive-away Dolls d’Ethan Coen

1999. Philadelphie. Dans un bar miteux, un homme, Santos (Pedro Pascal) attend un rendez-vous avec une mallette mystérieuse. Le rendez-vous ne vient pas et il décide de quitter les lieux, mais il est suivi puis pris en embuscade par le serveur qui exige de récupérer la mallette et le tue.

Ailleurs à Philadelphie, Jamie (Margaret Qualley) trompe sa copine Sukie (Beanie Feldstein) qui la renvoie de chez elle. Jamie décide alors de s’incruster avec Marian (Geraldine Viswanathan) qui a décidé de rendre visite à sa tante à Tallahassee en Floride. Jamie convainc Marian d’y aller en voiture, en faisant appel à un « drive-away car service » (conduire une voiture d’un point à un autre). Se rendant à Curlie’s drive-away service, ce dernier (Bill Camp) croit qu’elles sont envoyées par un client qui vient de l’appeler pour emmener une voiture précisément à Tallahassee et leur confie la dite voiture. Lorsque Chief (Colman Domingo), Arliss (Joey Slotnick) et Flint (C. J. Wilson) débarquent à leur tour chez Curlie pour emmener la voiture, ils paniquent en voyant que la dite voiture, avec leur précieuse mallette, est partie, conduite par deux jeunes femmes. Chief envoie ses deux sbires à la poursuite des deux jeunes femmes.

Entre temps, après plusieurs détours par des bars de lesbiennes, Marian et Jamie, en voulant changer un pneu crevé, découvrent la mallette et la tête coupée de Santos dans le coffre et surtout le contenu de la mallette…

Le vrai titre du film, donné à la toute fin dans le générique final, est Henry James’s Drive-Away Dykes (soit « Les gouines du covoiturage d’Henry James »).

Plus sérieusement (hum…), cette comédie hommage aux films de genre (comme souvent avec les Coen, mais là Ethan réalise sans Joel) est un régal. Les personnages sont caricaturaux à souhait : Margaret Qualley surjoue son accent texan ; Beanie Feldstein est une fliquette lesbienne à faire peur ; Bill Camp joue un type placide hilarant ; les deux abrutis à la poursuite des deux gouines sont vraiment abrutis ; et Matt Damon (car oui, il y a Matt Damon dans le rôle de… chut !) est, comme souvent, impeccable dans son rôle d’abruti.

La réalisation est menée comme à l’habitude chez les Coen : c’est vif, dynamique et on ne s’ennuie pas. Le montage est parfois un peu déconcertant et les scènes psychédéliques (avec Miley Cyrus !) mettent du temps avant de faire sens (« yeah, groovy »). Mais ce n’est pas grave : on se laisse joyeusement embarqué avec les deux nanas.

Évidemment, tout le sel du film tient dans ces deux filles et leur contraste, entre Jamie la délurée, anti-intello, texane et crue, et Marian la prude, romantique et intello (qui lit Henry James, à l’instar de Chief). On sent une sorte de joie de la part d’Ethan Coen de parler, de manière crue et rigolote, de la sexualité lesbienne, de cunnilingus, de godes, d’orgasmes, de vulves, etc.

Au final, un film un peu con-con (ah, ah !) mais drôlatique. Et puis, un road-movie avec deux gouines, des godes et des criminels crétins. Comment ne pas aimer ?

« We’re Democrats! »

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