Ghost in the Shell de Rupert Sanders

Dans un futur proche, les humains ont recours à des implants cybernétiques pour pallier un handicap ou pour améliorer leurs performances. L’entreprise Hanka Robotics est spécialisée dans la fabrication et l’implantation de technologie cybernétique sur les humains et elle souhaite aller plus loin en créant un cyborg parfait. La mort de Mira Killian (Scarlett Johansson) leur offre cette opportunité de créer un être robotique complet doté d’un cerveau humain. Une fois créée, Mira est affecté à une unité antiterroriste, au grand désarroi de sa créatrice, le Dr. Ouelet (Juliette Binoche). Un an plus tard, les états de service de Mira au sein de l’unité sont impressionnants et lui valent le surnom de « Major ».  Lors d’une opération, Mira est confrontée à un robot-geisha, propriété de la compagnie Hanka, qui lui révèle l’existence des ghosts, sorte d’âmes résiduelles qui habitent les cyborgs.

Pour ceux qui ont vu l’anime il y a déjà quelques années, le visionnage de ce film n’apporte rien, à moins de se pâmer sur le corps de Scarlett Johansson, mais bon… Ce film est un copier/coller parfois presque plan par plan de l’anime et, musicalement, le seul thème qui accroche notre oreille est celui de l’anime repris à la fin du film.

Quant à l’esprit de l’original, le réalisateur s’en détache progressivement : celui-ci se voulait une réflexion sur ce que signifie t être un humain, le film ressemble plus à un Robocop bis dans lequel Mira recherche désespérément son origine (ici sa mère), ce qui nous vaut en fin de film une scène très hollywoodienne de retrouvailles. Et comme un malheur n’arrive jamais seul et que Hollywood n’arrive pas à sortir de son manichéisme teinté de sentimentalisme, on a aussi droit à un bon gros vilain dans l’histoire et attention subtilité, un vilain un peu moins vilain parce qu’il est aussi une victime (bon, cela dit, cet élément était déjà, plus ou moins, dans l’original).

Dans l’anime, le Major était présenté comme un être semblable à l’humain (le fait qu’on voit les raccords du cyborg de Michael Pitt/ Kuze est d’ailleurs assez regrettable car cela met fin à une certaine ambiguïté), à ceci près qu’elle n’éprouvait pas d’émotion (juste le manque) et regardait son corps comme un objet réparable si besoin. Ses performances physiques avaient alors un caractère plus inquiétant, parce qu’elles étaient la manifestation de la particularité de Mira. Dans le film, le Major est présenté comme un agent remarquable par sa puissance et ses performances sont objet d’admiration. Sa nudité était étrange dans l’animé ; elle est presque sexy dans le film, du fait de la plastique de Scarlet Johansson, ce qui est un contre-sens parfait. Rupert Sanders a fait d’un anime intimiste et introspectif un film d’action, avec un vague, très vague propos sur l’identité, qu’il réduit à la question des origines biologiques.

Un désastre.

Laisser un commentaire